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Le champagne et les femmes : de la cour royale à Hollywood

F. Champenois Imprimeur-Editeur, Alphonse Mucha

Quels sont les mots qui nous viennent à l’esprit quand on pense au champagne ? Féérie, effervescence, extravagance, élégance, raffinement, grâce, légèreté, mystère… Tant de qualificatifs pour caractériser ce vin qui faisait chavirer les sens de la cour royale dès le premier jaillissement de bulles sous Louis XIV. Dans l’imagination des artistes de l’Ancien régime, tout comme dans celle, plus tard, des photographes, des cinéastes et des publicitaires, ce vin pétillant est étroitement lié à la femme. Malgré cette association qui a marqué l’histoire viticole et notre imaginaire collectif, il serait toutefois réducteur de considérer qu’il s’agit d’un vin « féminin », même si, selon les dernières enquêtes, 70 % des achats de bouteilles seraient effectués par des femmes. Or, cette idée reçue ne nous empêche pas d’assouvir notre curiosité en explorant le chemin que ce vin pétillant a parcouru auprès de la femme afin de créer un lien indéfectible entre les deux, un lien qui continue de nourrir, aujourd’hui encore, l’imaginaire collectif.

Tout a commencé à la cour du Roi Soleil, où les femmes adoptaient avec enthousiasme cette drôle de boisson qui fait rougir les joues et rend l’humeur joyeuse. C’était aussi le seul vin que les femmes étaient autorisées à partager avec les hommes, conformément à la bienséance – ni les uns, ni les autres, d’ailleurs, ne s’en privaient. Sous la régence de Philippe d’Orléans (1715-1723), sont nées les fêtes libertines, dont les débordements sont tels que Richelieu les décrit avec rage dans ses mémoires. Plus tard, sous Louis XV, et notamment sous Louis XVI, la tradition de fêtes arrosées de champagne se poursuivait, ignorant les jaillissements prérévolutionnaires qui perturbaient alors la France. Selon la légende, la première coupe de champagne fut moulée sur le sein de Marie-Antoinette pendant une de ces soirées festives. 

C’est surtout à la fin du XIXe siècle que le champagne fut définitivement lié à la femme, à la féminité joyeuse, pétillante, extravagante, flottant sur les affiches de Mucha, tenant à la main une coupe de Moët&Chandon ou de Ruinart. Cette image a été amplifiée par les célébrités féminines de l’époque, les comédiennes, les danseuses. Il convient également de rendre justice aux demi-mondaines et aux cocottes qui ont contribué à la distribution de champagne dans leurs boudoirs et leurs maisons closes. Citons Émilienne d’Alençon, la Belle Otero, la Païva, Liane de Pougy qui organisaient des soirées extravagantes, durant lesquelles le champagne coulait à flot et dont la coupe à la main était un accessoire de costume devenu presque obligatoire. Comment, dans ce contexte de la Belle époque, ne pas citer Sarah Bernhardt, dont le secret de l’énergie était la mousse champenoise !

Cette image de la femme effervescente comme les bulles de champagne revient dans les années 1920, au lendemain de la Première Guerre mondiale qui a profondément meurtri et traumatisé l’Europe tout entière. Cette décennie de faste, qu’on appelle « les Années folles », désigne, en effet, la vague de fêtes et d’insouciance qui envahit les pays occidentaux de l’entre-deux-guerres, et dont Paris est le cœur. Le champagne, symbole de joie, de convivialité et de plaisir, connaît un véritable age d’or.  

L’Amérique ne résiste pas non plus au charme du champagne et ce, malgré la « Loi sèche » qui, depuis 1920, fait rage aux États-Unis, interdisant de fabriquer et de vendre de l’alcool. Le cinéma hollywoodien, qui traverse, à son tour, son âge d’or, adopte le champagne comme un acteur à part entière dans ses productions classiques, où les personnages mènent une vie de luxe engloutie par les fastueuses soirées interminables. Cette vie n’est pas seulement sur écran, elle existe aussi dans la vie réelle des acteurs. En effet, en dépit de la Prohibition, les stars hollywoodiennes ne peuvent se passer de champagne et recourent souvent, afin de s’en procurer, à des contrebandiers issus de la mafia italo-américaine, dont le célèbre Al Capone. Une des stars emblématiques de l’âge d’or d’Hollywood, Joan Crawford, outre déguster systématiquement du champagne de sa marque préférée, donne à son fidèle compagnon, un caniche couleur champagne, le nom de Clicquot. On peut également citer des innombrables expressions de Maryline Monroe à ce sujet, ou des scènes de films célèbres, comme Sunset boulevard, où le champagne est le seul élément restant du passé glorieux de l’ancienne vedette du cinéma muet jouée par Gloria Swanson.

Les anecdotes, les mythes et représentations iconographiques qui ont scellé le lien entre la femme et le vin de champagne sont nombreux. Commençant par la cour royale du XVIIe siècle et s’achevant par les dernières campagnes publicitaires, le champagne est presque toujours incarné par des figures féminines. Il suffit d’analyser les images de la marque Moët&Chandon, qui présentent aussi bien les splendides inconnues de la Belle époque sur les affiches créées par Mucha à la fin du XIXe siècle que les égéries hollywoodiennes, dont Scarlett Johansson, ambassadrice de la marque depuis 2009. La marque commet parfois de légères infidélités à sa tradition en invitant des célébrités masculines comme le tennisman suisse Roger Federer.

Qu’il s’agisse de la gent féminine ou de la gent masculine, le champagne nous fait gracieusement tourner la tête et « nous « laisse beaux et belles après boire », comme le disait Madame de Pompadour. Mais d’où vient cette magie de bulles ? Qui connaît tous les secrets de la production, les sortilèges et les raisons de l’effet que produit le champagne auprès des femmes et des hommes ? Une autre page s’invite alors à notre curiosité, celles des femmes qui ont passé du statut de consommatrices passives à celui de maîtresses pionnières proposant non seulement de nouvelles méthodes de production, mais également des stratégies commerciales innovantes qui sont à l’origine du rayonnement international du territoire champenois. Il s’agit bel et bien de célèbres veuves champenoises. Mais ça, c’est une autre histoire qu’on vous invite à découvrir dans notre prochain article !

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